La base nantaise

Publié le par Candiice

La tendresse a ses raisons que le coeur comprend très bien. 

 

Etre au bon endroit au bon moment, c'est l'art des autres. Mais nous sommes bonnes perdantes et toujours d'accord : l'alcool, comme l'amour, n'est valable que lorsqu'il est fort. Nos échecs ont désormais un arrière goût de zubrowska, on trinque à notre future vodkation, à notre moonwalk sur le sens de l'évolution. Les filles s'étendent, leurs muscles se détendent et les murs suintent d'envie. C'est fou la vitesse à laquelle fondent les glaçons depuis que ces longues jambes envahissent mon salon.

 

On est jeune tant qu'on dit non. Premier oui, première ride. Leurs rires démentent, la féminité n'a jamais été aussi attirante, elle ondule d'une joue à l'autre, s'immisce entre les cuisses et fait patiemment le tour des courbes. On apprécie la douceur des cheveux, la pureté de la peau et on laisse les parfums se dompter au fur et sans mesure de la nuit. A cette heure ci, il fait toujours trop sombre pour croire que demain sera un autre jour.

 

Adossées aux murs, lovées dans les canapés, nous laissons nos gênes trembler sous les caresses désintéressées. Nous ne sommes que trop conscientes qu'il n'y aura pas de retour en arrière, que l'avenir ce beau salaud, nous promet le pire, alors nous levons nos verres au manque d'air et de plans de carrière. On se révolte en alignant les shots et le charme opère tous les soirs quand je plonge en apnée dans leurs yeux épris de vie et d'envie, leur indécence m'empêche délicieusement de respirer. Nous sommes des filles de joie brêve, des polissonnes qui hésitent à sourire, sachant tout l'amour qu'on ne peut plus dire. Mais lorsqu'elles m'embrassent en douceur, quand leurs ongles manucurés s'emmêlent dans mes cheveux, j'oublie la peur. J'aime la délicatesse de ces palpitations, l'ivresse du bonheur a un petit parfum de liqueur. Mais pendant que je me complais dans mon addiction à l'hypertension, elles dessinent des petits coeurs sur la poitrine des soldats en plombs.

 

Merci pour tous ces souvenirs d'avance, en couleurs dans ma mémoire pour les jours à venir, trop gris.

 

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